Le 20 janvier 2009, Barack Obama devient le 44e Président des États-Unis. Nombre de Français se réjouissent alors de constater les évolutions de la société américaine longtemps déchirée par les préjugés racistes et la ségrégation.
Mais peut-on se féliciter de ces bouleversements sans s’interroger sur la capacité de nos propres institutions à se renouveler ?
Ce 20 janvier est aussi le début de la crise politique qui touchera, pendant plusieurs semaines, les départements ultramarins d’Amérique et de l’océan Indien. À cette occasion, les Français de l’hexagone découvrent la situation des outre-mers, la crise sociale, politique et mémorielle qui les traverse.
20 janvier 2010. Un an plus tard, notre appel montre que la société française n’a guère bougé et qu’elle peine à reconnaître sa dimension multiculturelle. Cinq ans après les événements qui ont secoué les quartiers populaires, au moment où le débat sur « l’identité nationale » associé à l’histoire de l’immigration traverse le pays, la mécanique républicaine se heurte à un défi majeur : comment ouvrir la République à tous les citoyens qui la composent ?
La société française, riche de la pluralité de ses talents, s’est profondément renouvelée. Par contraste, les élites - politiques, économiques, culturelles - ne parviennent pas à intégrer ces nouvelles dynamiques.
Notre objectif est simple. Nous avons réuni cent personnalités issues de tous les horizons, pour initier impulser un mouvement citoyen en mesure d’appeler au changement. En demandant à chacune d’entre elles une proposition concrète, résumée en dix lignes, nous avons décidé, plutôt que d’exposer une série de problèmes, d’irriguer le débat public d’une centaine de solutions pratiques, regroupées autour de dix axes.
Toutes ont en commun l’idée que la « diversité », bien plus qu’un terme à la mode ou un dossier à part, doit être envisagée comme une question transversale, propre à reconfigurer l’ensemble de notre République, dans le sens du mieux-vivre ensemble.